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Aumônerie des Périgourdins à Paris
9 décembre 2010

Homélie de Mgr l’Evêque de Périgueux et Sarlat à

Homélie de Mgr l’Evêque de Périgueux et Sarlat

à l’occasion du 1er rassemblement de l’Aumônerie

des Périgourdins de Paris

le 2e Dimanche de l’Avent, 4 décembre 2010

.

P1010027Dans notre marche vers Noël, nous venons d’entendre Jean-Baptiste nous inviter à la conversion. « Convertissez-vous… Produisez donc un fruit qui exprime votre conversion. Je vous baptise dans l’eau pour vous amener à la conversion. »

Mais pourquoi donc Jean-Baptiste insiste-t-il avec tant de force ?

Voilà plus de 2000 ans que nous sommes les porteurs de cette Bonne Nouvelle de la présence du Sauveur au cœur de l’humanité. L’incarnation est déjà réalisée mais il faut malgré tout nous y préparer sans cesse en profondeur et en vérité. En effet, l’irruption de Dieu à Noël dans notre monde, et en nous, c’est sérieux et ça se prépare en s’engageant sur un chemin de conversion. D’où cet appel de Jean-Baptiste, appel toujours d’actualité à la conversion des cœurs.

Dans le livre d’interview de Benoît XVI, dont on parle beaucoup parce que, sur 270 pages, il y en a 3 sur le préservatif, il dit notamment ceci, à la page 90 : lorsqu’il est intervenu en disant qu’un tournant dans la vie « ne peut pas se produire sans une conversion intérieure », celui qui l’interviewe lui demande : « Qu’est-ce que cela veut dire concrètement ? ». Il répond : « L’un des éléments de cette conversion consiste à remettre Dieu à la première place. Alors, tout devient différent. Il faut réfléchir de nouveau aux paroles de Dieu pour laisser leur lumière entrer comme des réalités dans notre vie. Nous devons, pour ainsi dire, oser faire de nouveau l’expérience de Dieu pour Le laisser agir à l’intérieur de notre société. »

"Attention à l’habitude !" semble-t-il nous dire.

Oui, se convertir. Mais est-ce bien pour moi qui suis là ce soir, moi qui prie, qui vais à la messe, qui tente de vivre en chrétien ? Et puis je ne changerai jamais. Je suis comme ça.

Et pourtant… Il est pour nous cet appel, nous qui vivons aujourd’hui en France, à Paris ou en Périgord. Il est au cœur d’une société en crise, ballottée, troublée par les événements que nous savons et qui ne sait trop où elle va. Comme au temps de Jean-Baptiste, il n’y a plus d’espoir, la paix en tous domaines est menacée, la sécularisation grandit. Et peut-être nous aurions tendance à baisser les bras, à nous boucher les oreilles. A quoi bon cette parole de Jean-Baptiste. Il y a tant de choses plus urgentes pour améliorer nos vies.

Et si, frères et sœurs, accueillant l’appel de Jean-Baptiste, nous nous recentrions sur Dieu pour recevoir l’Espérance qu’Il donne, la paix, la joie et la justice qu’Il prône.

« Convertissez-vous ! », c'est-à-dire centrez-vous sur Dieu. Se convertir, c’est cela. C’est accepter un changement radical dans notre relation à Dieu et aux autres. C’est vivre dans la miséricorde, le service, l’accueil, l’amour.

Lequel ou laquelle d’entre nous oserait dire qu’il n’a plus de progrès à faire ?

Jean-Baptiste, comme un ouragan, aujourd’hui nous crie que nous sommes capables d’aller plus loin, que nous avons tort si nous nos enfermons dans nos habitudes. « Allez !, nous dit-il, debout ! Avancez ! Faites la révision de votre vie. Repartez à neuf. » Le temps de l’Avent est là pour vous aider. Vous pouvez améliorer votre manière de vivre en vous ouvrant toujours plus à Dieu et aux autres. Devenez un arbre qui produit de bons fruits.

P1010028

« Convertissez-vous ! »

« Préparez le chemin du Seigneur ! »

« Rendez droits ses sentiers ! »

Il ne faut pas nous contenter de bonnes intentions pour préparer Noël. Jean-Baptiste le premier a commencé par vivre sa propre conversion. Avant de parler, il a posé des actes, un style de vie : il a choisi de vivre au désert, de s’habiller de façon rude et de se nourrir de pauvre nourriture : « sauterelles et miel sauvage ». Rude leçon pour nous tous qui sommes appelés à parler aux autres. Prédicateurs qui font l’homélie, catéchistes qui ont à révéler aux enfants le message de Dieu, parents qui se soucient de l’éducation de leurs enfants, chrétiens engagés dans la société... N’est-il pas fréquent que nous nous contentions de beaux discours qui interpellent les autres alors que nous n’avons pas d’abord nous-mêmes produit de fruits de conversion. Où en sommes-nous ? Il faut tous nous interroger sérieusement pour nous réveiller, changer nos cœurs et nos vies, pour nous éloigner de la gentillesse superficielle d’une fête de Noël édulcorée.

Frères et sœurs, je vous invite en terminant à présenter au Seigneur dans cette Eucharistie notre désir de conversion, uniquement notre désir. C’est cela qui est essentiel aujourd’hui. Simplement, nous le Lui présentons, nous le Lui confions. Nous Lui ouvrons nos cœurs, nous Lui disons notre disponibilité… et nous Lui laissons faire le travail ; car la véritable conversion n’est pas d’abord le fruit de nos efforts mais dans l’acceptation du travail de Dieu en nous, travail auquel nous nous rendons disponibles pour que changent nos cœurs et nos vies.

Laissons Le faire pour qu’à Noël, Il installe Sa crèche dans notre cœur et y trouve la Paix.

Michel MOUÏSSE,

Evêque de Périgueux et Sarlat.

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